Personne n’est parfait, vous le savez bien. En fait, vous-même souhaitez probablement suivre une formation, assister à des conférences, lire des livres ou des revues sur des sujets pouvant vous permettre d’améliorer votre pratique et vos façons de faire. Évidemment, c’est souvent le temps qui manque. Les semaines défilent et les revues s’empilent. Vous n’entrevoyez pas le moment où il vous sera possible d’initier une démarche de formation.
Si vous prenez votre développement au sérieux, il est temps de vous intéresser au
codéveloppement : une approche qui conjugue travail et apprentissage. En effet, il n’y a pas de raison de se priver des situations quotidiennes au travail pour alimenter son apprentissage. Comme rien ne devrait empêcher de profiter des situations d’apprentissage pour améliorer sa pratique quotidienne. C’est ce que la méthode du codéveloppement professionnel permet.
Telle que définie par Payette et Champagne(1), cette approche favorise le transfert des
apprentissages par le biais de sessions de travail structurées. Chacune des rencontres réunit de quatre à sept personnes qui désirent, de façon volontaire, consolider leur pratique en la partageant avec d’autres professionnels qui vivent le même type de réalité qu’eux. Il ne faut surtout pas s’attendre à une formation traditionnelle avec un expert qui livre un contenu déterminé d’avance. Selon les principes du cdéveloppement, tous les participants aux rencontres sont les experts, et il leur revient de partager leur expertise afin d’en faire bénéficier les autres. Le rôle de l’animateur est ainsi de faciliter le déroulement et non de transférer un savoir.
La structure prévoit qu’un participant par rencontre joue le rôle de client qui s’adresse à un groupe de consultants afin de voir plus clair, d’être conseillé, informé ou accompagné dans ses réflexions ou prises de décision. Le rôle des consultants consiste alors à accompagner le client en lui posant des questions, en exprimant ses réactions ou en proposant, de manière respectueuse, ses idées afin de l’amener à améliorer sa pratique en examinant des façons différentes d’envisager la situation.
Si une telle démarche vous intéresse, voici cinq conseils pratiques pour entreprendre des activités de codéveloppement :
1. Identifier 3 à 6 professionnels avec qui vous vous sentez à l’aise et que vous respectez. Vous serez confiant de lui partager vos difficultés et ses commentaires, réactions seront mieux acceptés que s’ils venaient de celui que vous considérez comme « médiocre ».
2. Identifier le bon animateur (externe ou interne) qui saura remplir ces quatre principales fonctions : clarifier, stimuler, faciliter et contrôler (organiser).
3. Engagez-vous à respectez un calendrier qui vous convient : une rencontre d’au moins trois heures, une fois par mois semble habituellement un rythme satisfaisant. Cela laisse du temps pour mettre en pratique certains apprentissages avant une prochaine rencontre.
4. Établissez en groupe vos règles du jeu concernant par exemple la confidentialité, la
durée, le droit à l’erreur, etc.
5. Préparez-vous : ayez un sujet qui vous préoccupe vraiment, soyez prêt à en parler et à accepter de voir les choses différemment. Vous êtes mûrs pour le codéveloppement si…
– Vous voulez devenir plus compétent
– Vous voulez apprendre de votre expérience
– Vous acceptez de parler de votre pratique
– Vous êtes ouverts aux réactions des autres face à votre pratique
– Vous êtes intéressés à entendre les autres parler de leur pratique
– Vous souhaitez être à leur disposition pour contribuer à leur développement
– Vous accepter l’erreur
– Votre esprit critique, votre rigueur s’exercent avec respect et sans hostilité ni
compétitivité
(1) PAYETTE, A. et CHAMPAGNE, C. (1997). Le groupe de codéveloppement professionnel, Sainte-Foy : Les Presses de l’université du Québec.
Claude MacDonald
Président
TALENTUUM
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